La vocation
La vocation
L’océan m’a parlé, j’ai compris son langage.
Mes souvenirs lointains me disent que souvent
J’écoutai sa chanson qu’accompagnait le vent,
Quand je faisais enfant des pâtés sur la plage.
J’approchais, curieux, pour voir le mouvement
Des bateaux amarrés aux jours d’appareillage,
Et, lisant un appel aux lignes du sillage,
A mon nom murmuré, j’ai répondu Présent !
Et je pars–toi maison dont je franchis la porte,
Ne te mets pas en deuil. Qu’à mon foyer si cher
Nul n’ait la cruauté de maudire la mer
Et n’ajoute des pleurs dans le flot qui m’emporte.
Ne vous attristez pas : si je m’en vais joyeux,
Je reviendrai portant l’univers dans mes yeux.
Comtesse d’Estienne d’Orves, « La maison des fleurs » .
Sonnet écrit en hommage à son fils Henri Honoré d’Estienne d’Orves,
officier de marine et héros de la résistance, fusillé le 29 août 1941 par l’occupant.
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